Je dois avouer que j’ai acheté la voiture sans la voir ; elle était en transit en Angleterre, venant donc de Virginie. Comme j’avais à l’époque (1986) mon Sedan de Ville de 56, je n’étais pas trop inquiet car j’avais une bonne base pour copier, même si des détails étaient inévitablement différents. En conséquence, j’ai un peu joué à la roulette russe ; rétrospectivement avec une seule balle manquante.
Il me fallait prendre une décision: l’auto était là, totalement mienne avec la saleté et les trous de rouille. Avec les frais de transport et de dédouanement, elle était trop chère pour mettre à la casse (environ CHF 10’000.- ou € 8’850 au cours actuel). Revendre des pièces ? Lesquelles? Rien n’était potable, à part l’entourage chromé du pare-brise.
Malgré tout, je n’avais pas acheté cette épave uniquement sur la base des photos. L’ami en Angleterre, Don Bedford, fit envoyer un inspecteur des services techniques de l’AA pour évaluer l’auto, à mes frais, bien sûr.
Son rapport était plus ou moins correct, si ce n’est que j’aurais moi-même remplacé le terme “corrosion” par “trous de rouille” ou, plus élégant, par « perforation due à la corrosion ». Le récapitulatif de son expertise est intéressant :
"Comme il peut être compris du contenu de ce rapport, la structure principale de l’auto est saine avec peu de dégâts autres que la corrosion et une détérioration générale de la carrosserie”. Cet inspecteur était vraiment une personne optimiste !
Les prochaines images datent de 1990. Au cours des années (la Brougham n’étant pas encore terminée), j’ai commencé par démonter quelques pièces. Comme j’avais perdu mon pari, il me fallait assumer : ce machin serait à nouveau une auto.
La structure du toit n’était pas trop mal; malgré tout, il allait y avoir du travail pour l’amener à mon standard de qualité.
Le compartiment moteur n’était pas pire à ce que j’ai eu vu sur des autos qui roulent, à l’exception du radiateur manquant et du dégât au support de radiateur. Les mauvaises surprises allaient arriver plus tard…